N'oublier jamais - Michel Bussi

 4e de couverture :



"Ca va mademoiselle ? répéta-t-il. Elle tourna vers lui. Il avança. Les herbes hautes montaient jusqu'à mijambe et il se fit la réflexion que la fille n'avait peut-être pas aperçu la prothèse fixée à sa jambe gauche. Il se trouvait maintenant face à elle. Dix mètres. La fille s'était encore approchée du précipice, le dos offert au vide.
Elle avait beaucoup pleuré, mais la fontaine semblait tarie. La maquillage autour de ses yeux avait coulé, puis séché. Jamal eut du mal à ordonner les signes contradictoires qui se bousculaient dans sa tête. Le danger. L'urgence."
Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper et l'ambition de devenir le premier handicapé à réaliser l'une des courses d'endurance les plus ardues du monde, l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Parti s'entraîner, ce matin de février, sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe rouge accrochée à une clôture ; puis la vision d'une femme, incroyablement belle, les yeux rivés aux siens, prête à sauter dans le vide. Ils sont seuls. Le temps est suspendu. Ultime recours, Jamal lui tend l'écharpe, mais la femme bascule.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, Jamal trouve le corps inerte de l'inconnue, un filet de sang qui s'échappe du crâne. A son cou, l'écharpe rouge. Ceci est la version de Jamal.
La vraie?

Avis :




 Auteur :


Jamal Salaoui est éducateur dans un établissement pour jeunes gens en difficulté. Il arrive à Yport en février 2014. Il est venu en vacances ici pour s'entraîner à courir sur les falaises d'Etretat.
Malgré sa jambe artificielle, il s'est même lancé un défi : être le premier handicapé à participer à l'Ultra trail du Mont-Blanc.
Alors qu'il est en train de courir, il aperçoit une écharpe rouge de marque Burberry (détail qui a son importance) accrochée aux branches et une jeune fille apeurée, la robe déchirée dont on imagine qu'elle vient de se faire agresser.
Il lui lance l'écharpe pour tenter de la ramener vers lui mais la jeune fille saute dans le vide sous ses yeux.
Il descend en courant, et lorsqu'il arrive près du corps, il y a deux personnes, un homme et une femme âgée avec son chien. La jeune femme est morte, avec l'écharpe nouée autour du cou.
Pour la police, tout semble clair et les trois personnes seront convoquées comme témoin lors de l'enquête.
Cependant, les résultats de l'enquête vont rapidement tout changer : la jeune femme serait morte par strangulation avec l'écharpe après avoir été violée. Jamal passe alors du statut de témoin à celui de présumé meurtrier.

Voilà commence le dernier roman de mon confrère normand Michel Bussi !
Cet auteur est aussi charmant que ses intrigues sont complexes. Seul point commun à à l'auteur et ses écrits : la simplicité du langage. Sa syntaxe est simpe, abordable. Dans le même temps, ses descriptions sont pointues et imagées.
Quand Jamal est sur la falaise, on pourrait presque sentir les embruns...

L'affaire semble simple au départ. Mais tout se complique rapidement et le personnage principal est pris dans une spirale qui lui fait se demander s'il n'a pas perdu la tête.
Encore une fois, Michel Bussi nous fait réfléchir sur la quête absolue de vérité.

Si l'intrigue peut paraître parfois invraissemblable à force de coïncidences et de rebondissements, pour moi, ce livre est un véritable page-turner. La fin est un peu rapide, comme souvent chez Bussi. Il n'en reste pas moins que son style est indéniable.


N.B : vous aurez l'explication sur la syntaxe un peu étrange du titre avant la fin du roman

Citations

- Ramasser des coquillages. C'est interdit! Il y a un panneau, affiché au poste de secours, et pourtant tout le monde le fait... Les flics ne disent rien. Ca me dépasse...(...) Soit il y a un danger et on fait respecter la loi, soit il n'y en a pas et on laisse ces braves gens ramasser leurs moules... Mais interdire en tolérant, il n'y a rien de plus hypocrite, vous ne trouvez pas?

Carmen Avril entra. Un coffre-fort, ce fut la première impression du capitaine Grima.
Un coffre-fort à percer.
Les yeux du gendarme glissèrent sur sa silhouette de tonneau sanglé par les boutons de fer d'une veste en daim, ses bottes lacées sur de lourdes jambes. Tout le corps de Carmen Avril semblait cadenassé, jusqu'aux épaisses lunettes reliées à une chaine derrière son cou et son sac à main de cuir à lourde armature métallique. Pour un peu, imagina le capitaine, elle cachait sous sa veste une clé pendue à son cou.
Celle qui commandait son cœur.

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