Le laboratoire Episode 8



A côté de chaque fenêtre, des photos étaient punaisées sur un grand panneau. Cyrille comprit rapidement qu’il s’agissait de l’être contenu dans le bassin. Mais ce n’est pas ce qui attira son attention dans l’immédiat.
Au milieu de la pièce, on trouvait plusieurs bureaux avec ordinateurs mais aussi, et surtout, deux grandes tables de dissection. Sur l’une d’elle, reposait une forme cachée par un drap blanc. Le scientifique s’approcha et souleva un coin du tissu. Il s’agissait d’une sirène, qui aurait pu être le sosie de Despina. Elle avait les yeux grands ouverts et la cicatrice sur son torse, recousue grossièrement, ne laissait aucun doute quant à son état. Il eut un haut le cœur et laissa retomber le pan de toile.

Ce qui lui donna le plus envie de vomir, c’étaient toutes les créatures naturalisées qui étaient exposées dans une immense vitrine qui courrait sur tout un pan de mur. Cela allait du fœtus de dauphin, morceaux de tentacules gigantesques, à la mâchoire de ce qu’on aurait pu prendre pour un requin si elle n’avait pas mesuré trois mètres de long…

            Du coin de l’œil, le jeune homme aperçut les signes que lui adressait Despina. Elle lui montrait le bassin qui était juste voisin du sien. Sur le tableau correspondant, pas de photo, juste des relevés de chiffres et des notes telles que « le sujet n’est pas coopératif » ou « essai 4 non concluant ».
Soudain, une ombre passa devant lui à toute vitesse. Il sursauta. Quand l’animal contenu dans l’aquarium fit demi-tour, il s’arrêta devant le scientifique, qui put alors constater quels horribles traitements on lui avait infligé. Il s’agissait d’un dauphin, sûrement de la race de ceux qu’étudiait Frédéric. Il portait une espèce de casque métallique dont les électrodes semblaient s’enfoncer directement dans son cerveau.
-           Mon pauvre ami… mais qu’est-ce qu’on te fait subir ici ?
-           Mal… gémit une voix synthétique.
Cyrille chercha d’où elle venait avant de trouver un petit haut-parleur tout près du panneau en liège. Il en déduisit rapidement que le casque servait à traduire les pensées du cétacé et à les retranscrire en paroles intelligibles pour l’homme.
-           Je suis désolé… ne put que dire Cyrille.
-           Ne veux pas faire bombes, poursuivit le dauphin.
-           Tu veux dire qu’on te fait poser des bombes, c’est ça ?
-           Tu comprends vite, mon petit Cyrille ! s’écria Emma dans son dos.
Il se retourna brusquement pour se trouver face à la jolie blonde en tenue militaire, entourée de quatre gardes armés.
-           Mais qu’est-ce que vous trafiquez ici ?
-           Ce serait plutôt à moi de te poser la question… ironisa Emma.
-           Tu sais très bien ce que je veux dire !
-           Allez, trêve de questions ! Tu vas nous suivre, bien gentiment !

Une fois à l’extérieur, les gardes poussèrent Cyrille vers le bord d’un bassin qui semblait à l’opposé de celui de Despina par rapport au laboratoire souterrain.
-           Tu vas rencontrer Ataka. Tu verras, il est très joueur…
A ces mots, une chose émergea de l’eau. Si elle ressemblait à une petite baleine, deux énormes défenses sortaient de sa bouche.
-           Ah, j’oubliais de te dire : on le nourrit de veaux… Il paraît que la chair humaine a à peu près le même goût…
A ces mots, Cyrille fut précipité dans l’eau. 


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